L’Institut national de la Statistique (INS) a publié, vendredi 22 Mai 2020, sa première estimation de croissance, depuis le début de la crise sanitaire. Avec une certitude, le pays connaît la pire dépression économique.
Plombé par l’épidémie du Covid-19, le produit intérieur brut (PIB) tunisien a chuté de 1.7% au premier trimestre 2020, par rapport au même trimestre de 2019. Et de 2% par rapport au quatrième trimestre de 2019, selon les données publiées par l’INS.
L’analyse confirme que la plupart des secteurs économiques subissent de fortes pertes d’activité, les plus touchés étant ceux de l’industrie manufacturière, l’industrie non-manufacturière et les services marchands.
Industrie manufacturière
La valeur ajoutée dans le secteur des industries manufacturières s’est repliée de 6.1% en glissement annuel. Ce recul résulte de la baisse de production dans plusieurs secteurs, tels que le secteur textile-habillement et chaussures (-15.3%); le secteur des industries mécaniques et électriques (-9.2%) et le secteur des matériaux de construction et de la céramique (-8.4%).
Cependant, la valeur ajoutée du secteur des industries chimiques s’est accrue de 15.6%, celle des industries agroalimentaires a augmenté de 20.3% grâce à la production record de l’huile d’olive.
Industrie non-manufacturière
Quant au secteur de l’industrie non-manufacturière, la valeur ajoutée a enregistré une régression de 4.5% en glissement annuel et de 5.2% par rapport au 4ème trimestre de 2019.
D’après l’INS, cette diminution émane du recul de la production dans le secteur d’extraction du pétrole et du gaz naturel de l’ordre de 4.8% ainsi que du secteur du bâtiment de 8.9%.En revanche, le secteur des mines s’est élevé de 19.7% suite à l’évolution de la production des phosphates qui s’est établie à 1.2 millions de tonnes durant la première trimestre de 2020 contre 0.8 millions de tonnes durant la même période de l’année écoulée.
Services marchands
Pour ce qui est des services marchands, l’activité de ce secteur est la plus affectée par la pandémie du coronavirus et les mesures de confinement sanitaire, elle s’est effondrée de (3.4%) en glissement annuel et de (4.6%) par rapport au 4ème trimestre de 2019. Il s’agit de la première baisse enregistrée depuis le 4ème trimestre de 2015.
Ce changement est imputable à la réduction de la valeur ajoutée de la plupart de ses secteurs, à l’instar des services hôteliers, de la restauration et des cafés (-16.8%) en conséquence de la décision de fermeture des cafés et restaurants depuis le mois de mars et la propagation du virus en Europe depuis le mois de février qui a fortement lésé les services hôteliers entraînant un repli de 23% du nombre des nuitées passées.
Sous l’effet de la baisse de l’activité économique, des restrictions imposées sur les déplacements intérieurs et extérieurs et de la détérioration des transactions du commerce extérieur, le secteur du transport est également touché enregistrant une baisse de (-12.1%).
A l’inverse, la valeur ajoutée dans le secteur des services non marchands a légèrement grimpé de (+0.3%).
Farah Slim