Un colloque régional maghrébin sur le thème «La responsabilité
sociale de l’entreprise»
(RSE) se tient, les
17 et
18 novembre à Tunis, à
l’initiative de l’association des responsables de formation et de
gestion humaine dans les entreprises
(ARFORGHE) et de la fondation
allemande
Konrad Adenauer Stiftung.
L’objectif de cette rencontre est d’explorer les thèmes liés à la RSE
en traitant son approche macro-économique et les modes de régulation du
néolibéralisme mondial.
Le débat a porté sur l’analyse du concept de la RSE, des pratiques de
gestion dans les entreprises, du rôle de la fonction gestion des
ressources humaines (GRH) et de la durabilité comme élément de
différenciation et source d’amélioration de l’image des entreprises.
Il s’avère, aujourd’hui nécessaire, dans le nouveau contexte
socio-économique, de faire évoluer les pratiques de gestion au sein des
entreprises en s’éloignant des repères économiques et modèles de gestion
de référence à travers l’introduction d’un dialogue soutenu, a souligné
M. Hatem Bacha, président de l’ARFORGHE.
«Pour réussir, accroître sa performance et assurer sa pérennité,
l’entreprise doit adopter une démarche de progrès continu qui consiste à
concilier les exigences à la fois économiques et sociales tout en
respectant son environnement», a-t-il encore précisé.
L’origine du concept RSE remonte, selon certaines versions, aux
années 60 dans la littérature consacrée aux entreprises (Social
Responsabilities of the Businessman de Bown en 1953, et the Responsible
Corporation par Goyder en 1961). Mais la RSE est devenue depuis quelques
années l’une des composantes majeures des stratégies d’entreprises.
Présentant le concept RSE et les modes de régulation du
néolibéralisme mondial, M. Ridha Boukraa, professeur universitaire a
évoqué la responsabilité sociétale de l’entreprise, en mettant l’accent
sur son rapport avec le système global dans lequel elle s’insère.
Il est
difficile, à son avis, de responsabiliser l’entreprise sans
responsabiliser le système global, affirmant que c’est la manipulation
des règles qui provoque les problèmes économiques et les crises.
L’intervenant a donné un aperçu historique de l’évolution de
l’entreprise, estimant qu’avec le néo-libéralisme on assiste à
l’émergence d’un modèle économique basé sur la déréglementation.
«La RSE, un luxe ou une exigence pour les grandes entreprises
mauritaniennes?, s’est interrogé M. Bechir Fall, consultant mauritanien
en ressources humaines, définissant la RSE comme un nouveau concept dans
lequel s’insère la responsabilité économique, sociale et
environnementale et qui repose sur le principe du volontariat.
«Pour appliquer la RSE, il faut respecter l’égalité des chances dans
le travail, instaurer le dialogue social dans les entreprises et
introduire une démarche de négociation», a-t-il soutenu Figurent à
l’ordre du jour de la journée de demain, plusieurs questions dont la
présentation de cas concrets d’entreprises et d’expériences spécifiques.