Les participants aux travaux de la rencontre économique
tuniso-libyenne, qui se tient les 8 et 9 janvier courant à Tripoli, à
l'initiative de la Confédération des entreprises tunisiennes de Tunisie
(Conect), ont été unanimes à reconnaître que la Tunisie doit tirer le
meilleur parti des opportunités d'investissement et d'affaires offertes,
actuellement, sur le territoire libyen.
Selon M. Aboubaker Ghaoui, président du Club libyen des hommes
d'affaires, la Tunisie qui a soutenu la Libye durant toute la période de
la révolution est censée être la première à participer à l'effort de
reconstruction du pays.
«La Tunisie, qui nous a ouvert ses frontières en accueillant plus
d'un million de réfugiés libyens sur son territoire, et en nous
approvisionnant, pendant de longs mois, en denrées alimentaires et
autres, mérite d'être notre accompagnateur privilégié durant cette phase
de reconstruction», a-t-il souligné, avant d'ajouter que les deux pays
sont confrontés aux mêmes défis, durant la période à venir.
Aussi, a mentionné M. Ghaoui, les deux pays sont invités à coordonner
leurs actions, harmoniser leurs stratégies de développement et oeuvrer à
minimiser les obstacles encourus.
Dans ce contexte, M. Wahid Jabu, directeur des affaires économiques à
l'Union générale des chambres du commerce, de l'industrie et de
l'agriculture en Libye, a relevé un certain nombre de défaillances
pouvant entraver le processus de coopération entre les deux pays.
Parmi les lacunes, il a cité le problème du manque de flexibilité des
procédures administratives, notamment au niveau des structures
financières et douanières, ainsi que la non application des conventions
signées entre les deux parties et dont le nombre s'élève à 57.
De
même, M. Idriss Omrane Abdelhadi, président du Conseil d'administration
de l'Union générale des chambres du commerce, de l'industrie et de
l'agriculture en Libye, a évoqué le problème du cadre législatif libyen,
conçu par l'ancien régime. En effet ce cadre permet au partenaire
étranger de détenir un quota du capital allant jusqu'au 65% en cas de
réalisation d'un projet sur le territoire libyen. Cela, a-t-il dit "est
inadmissible" pour les libyens.
« Les projets à mettre en place doivent s'adapter aux politiques de
la nouvelle Libye et s'inscrire dans le cadre du développement durable,
tout en favorisant la création d'emplois au profit des libyens", a
souligné le responsable.
M. Tarek Cherif, président de la Conect, a fait savoir que le
gouvernement libyen cherche actuellement à développer sa propre
industrie, à renforcer son économie et à booster le savoir-faire de ses
compétences humaines.
« La Libye ne veut plus rester un consommateur passif de nos
produits. Par contre, elle ambitionne de fonder de véritables relations
de collaboration, en nous offrant des potentialités énormes
d'investissement à condition d'un transfert de nos savoir et
savoir-faire pour l'aider à se reconstruire et à créer la nouvelle
Libye. Et cela est légitime», a-t-il affirmé.
Côté hommes d'affaires tunisiens, M. Rochdi Chakroun, jeune
promoteur, a affirmé, que bien qu'implanté en Libye depuis 2009 et
offrant une certaine variété de produits (marquage, signalisation et
panneaux routiers) de qualité, il trouve des difficulté à se positionner
sur le marché libyen en raison de la concurrence déloyale et de la
présence sur le marché libyen de produits de mauvaise qualité et
d'imitation en provenance des pays asiatiques.
Il a insisté sur l'impératif de créer, en Libye, une instance de
contrôle et de surveillance pour faire face à cette concurrence
déloyale.