Chaque jour que Dieu crée est annonciateur pour les Bizertins de nouvelles épreuves. L’on passera sous silence les désagréments causés à longueur de journée par les bouchons du pont mobile. Et cela dure depuis de très, très longues années.
A tel point que les habitants arrivent à balayer du revers de la main toutes les promesses faites par les autorités municipales successives, sachant pertinemment que ce ne sont que « paroles en l’air ».
On leur donnerait volontiers raison tellement le phénomène perdure, tant il s’aggrave de jour en jour, laissant entrevoir une difficulté insurmontable d’en venir un jour à bout.
Il s’agit, on l’aura deviné, du commerce parallèle et de son principal corollaire à savoir les implantations anarchiques. Cantonnés volontairement aux alentours du marché Bouchoucha, les vendeurs de toutes sortes de denrées, allant des légumes et fruits jusqu’au moindre assortiment de produits fripés, se sont « libérés » à la faveur de « la Révolution de la dignité » pour s’en aller gaillardement et sans vergogne, ni égard pour qui que ce soit, occuper tout espace favorable à l’exposition de leur marchandise.
L’artère principale de la ville, en l’occurrence l’avenue Bourguiba, la plus longue et la plus belle de la cité a été ainsi prise d’assaut, occupée, investie des deux côtés autant les trottoirs qu’une bonne partie de la chaussée.
Il va sans dire qu’une telle situation est génératrice de prises de bec répétitifs entre des individus que les règles du civisme n’étouffent pas et des citoyens qui crient leur ras-le-bol.
Il est quasiment impossible de se frayer un chemin sur le trottoir et les piétons se trouvent contraints d’emprunter la chaussée avec tous les risques qu’une telle opération comporte. Ce qui se passe à l’avenue Bourguiba se reproduit dans les rues avoisinantes de Cheikh Driss ou de Sassi Bahri sur les places de « La Biassa » ou d’« Erbaa ».
L’on n’ose pas évoquer ici l’aspect absolument rebutant que prennent tous ces espaces squattés avec les amoncellements de détritus de toutes sortes exposés à la vue et à l’odorat des honnêtes passants.
Les riverains et les citoyens se sont réjouis suite à la circulaire du ministère de l’Intérieur réglementant les implantations anarchiques. Mais ils ont vite fait de déchanter, car si des mesures ont été appliquées dans le Grand Tunis, à Sfax ou à Sousse, cette circulaire est restée lettre morte à Bizerte.