L’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME) et la
Coopération internationale allemande (GIZ) ont organisé, jeudi, à
Gammarth (banlieue nord de Tunis), en collaboration avec le ministère de
l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, une
conférence nationale, ayant pour thème «La maîtrise de l’énergie dans
l’Enseignement supérieur».
L’objectif de cette rencontre est d’analyser et de discuter les
possibilités et les moyens d’intégrer la maîtrise de l’énergie, avec ses
deux volets (énergies renouvelables et efficacité énergétique) dans les
programmes d’enseignement supérieur.
Mme Noura Laroussi, directrice de l’ANME, a indiqué, à cette
occasion, que le secteur de la maîtrise de l’énergie constitue l’un des
piliers indispensables pour impulser le développement. En effet,
a-t-elle dit, il permet d’améliorer les conditions de vie du citoyen, de
préserver les richesses naturelles et de renforcer la compétitivité des
entreprises économiques, tout en édifiant un nouveau modèle de
développement durable.
Elle a mis l’accent, par la suite, sur les grands axes des programmes
de maîtrise de l’énergie, ainsi que sur le Plan solaire tunisien (PST),
qui regroupe un ensemble de projets (énergie éolienne, solaire,
cogénération, efficacité énergétique…) et dont la mise en place devra
mobiliser une enveloppe de 4,1 milliards de dinars.
S’agissant du tissu industriel opérant dans le secteur de l’énergie
solaire, la responsable a affirmé qu’on recense, à l’heure actuelle,
huit fabricants, plus de 650 sociétés d’assemblage, 30 sociétés
d’installation (pour le photovoltaïque) et près de 70 bureaux d’études
spécialisés dans le secteur énergétique. Le nombre de postes d’emploi
créés, en termes de maîtrise de l’énergie, durant les cinq dernières
années, s’élève à quatre mille.
M. Refaat Chaabouni, ministre de l’Enseignement supérieur et de la
recherche scientifique, a précisé que l’énergie classique a fait
l’objet, depuis les années 80, de plusieurs études de recherche.
«Par la suite, ajoute-t-il, on a opté pour le développement de
projets axés sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables,
afin de faire face à la diminution des ressources classiques de
l’énergie ».
Le défi actuel, selon le ministre, est d’instaurer une industrie
énergétique nationale, grâce à une coopération fructueuse avec les
partenaires allemands. Cette industrie sera en mesure d’offrir de
nouvelles potentialités pour le pays (création d’emplois, maîtrise des
coots de la production..).
Dans le même contexte, M. Chiheb Bouden, directeur de l’Ecole
nationale d’ingénieurs de Tunis (ENIT), a indiqué que la Tunisie compte
aujourd’hui 232 institutions universitaires offrant 953 programmes
d’enseignements, dont 12 directement liés à la maîtrise de l’énergie et
aux énergies renouvelables, alors que 33 autres regroupent des modules
sur l’énergie.
Et d’expliquer qu’au vu des nouveaux besoins du marché, des métiers
plus adaptés à la demande doivent être crées, et par conséquent, des
changements devraient être introduits au niveau du système de la
formation, l’objectif étant d’orienter celle-ci vers des domaines
variés, tels que l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.
Par ailleurs, le responsable a mis l’accent sur le Consortium des
énergies renouvelables, créé en juin 2011, signalant que celui-ci
s’atèle à regrouper tous les acteurs du secteur énergétique dans le
cadre d’une seule instance, afin de développer des projets rentables.
Quatre projets ont été, déjà, mis en place, dans le cadre de ce
consortium. Ils portent respectivement sur «le froid solaire»,
«l’appoint à gaz par chauffe-eau solaire», «le séchage solaire», et «la
création d’une centrale photovoltaïque à Borj Cedria», d’une capacité de
production de 500 kw.
De son côté, M. Rainer Krischel, directeur de la GIZ Tunisie, a
affirmé que la GIZ est active en Tunisie, depuis l’année 1975. « C’est à
partir des années 80, que l’agence a commencé à travailler dans le
secteur énergétique, pour mettre en place, en 2003, le projet de
promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique »,
a-t-il ajouté.
Quant au « Programme de formation sur la maîtrise de l’énergie »,
lancé en 2011 par la GIZ et l’ANME, M. Krischel a fait savoir que
celui-ci vise à améliorer les conditions de formation des techniciens et
des experts tunisiens dans le domaine énergétique.