Le déficit commercial de la Tunisie s’est dégradé durant les cinq derniers mois de l’année 2020 de 2 milliards de dinars pour atteindre 6.1 milliards, contre 8.1 milliards l’année écoulée.
Pénalisé d’une part, par la baisse des exportations de 23.8% (contre une hausse de 15.1% à fin mai 2019) soit 14.9 milliards de dinars et d’autre part par le recul des importations de 24.1%(contre une hausse de 17.1%) soit 21 milliards de dinars contre 27.7 milliards durant la même période de l’année 2019.
Cependant, le taux de couverture s’est élevé de 0.3 points par rapport à la même année pour s’établir à 71% contre 70.7% à fin mai 2019, selon la dernière note des économistes de l’Institut National de la Statistique publiée jeudi 11 juin 2020.
Contraction des exportations du mois de mai de 37.1%
Le mois de mai a été marqué par un fort repli des exportations de (-37.1%) en glissement annuel (-48.9% en avril). En valeur, elles atteignent 2.4 milliards de dinars, contre 3.8 milliards en mai 2019. Cette régression a touché principalement les secteurs offshore à savoir le secteur des textiles, habillement et cuir et le secteur des industries mécaniques et électrique dont les exportations ont été réduites respectivement de 32.4% et de 49.8%. Idem pour les exportations du secteur des autres industries manufacturières qui ont diminué de 49.6%, ceux des mines, phosphates et dérivés de 17.8% et ceux de l’énergie de 8.4%.
A contrario, les exportations du secteur de l’agriculture et des industries agro-alimentaires se sont accrues de 16.4%.
Par zones géographiques, la baisse a concerné quasiment tous nos principaux partenaires européens, particulièrement la France (-44%), l’Allemagne (-57%) et l’Italie (-36%). La même évolution est observée vers certains pays arabes tels que l’Algérie (-57%), la Libye (- 48%) et le Maroc (-31%).
Ralentissement des importations du mois de mai de 34.5%
Les importations ont connu un fléchissement de 34.5% par rapport au même mois de l’année 2019, (-46.8% en avril) pour atteindre 3.65 milliards de dinars, contre 5.58 milliards.
Ce fléchissement est imputable au recul du secteur de l’énergie (-49.3%), des biens des équipements (-41.8%), des matières premières et demi produits( 37.1%), des biens de consommation (-33.5%) ainsi que des produits miniers et phosphatés (-77.9%).
Selon la répartition géographique, la baisse des importations est expliquée par la diminution de nos achats en provenance de la quasi-totalité de nos fournisseurs européens, tels que la France (-48%), l’Allemagne (-52%) et l’Italie (-49%), ainsi que d’autre pays tels que la Russie (- 94%), la Chine (-13%), le Maroc (-60%) et l’Egypte (-64%).
Farah Slim