
Afrique figure pratiquement en bas du classement de la compétitivité économique mondiale,
car la fragmentation de ses marchés bride son
efficacité et freine sa croissance économique.
Aujourd’hui, un nouvel acteur surgit, qui pourrait
défragmenter le continent et doper la productivité de
ses économies : la Zone de libre-échange continentale
africaine (ZLEC). En mars 2018, 44 chefs d’État africains ont signé un accord instaurant un marché continental unique de produits et services, assorti de la libre
circulation des capitaux et des voyageurs d’affaires, et,
en juillet, cinq autres signataires, dont l’Afrique du Sud,
les ont rejoints. Cet accord doit encore être ratifié par les
parlements de 22 pays au moins ; à ce jour, sept l’ont fait.
La ZLEC pourrait non seulement améliorer l’efficacité
des marchés et réduire les coûts de la conduite des affaires
en permettant des économies d’échelle, mais elle pourrait
aussi faciliter les échanges et les investissements et redéfinir
la composition et l’orientation des flux d’IDE vers l’Afrique.
La grande question est de savoir si cette initiative permettra aussi d’améliorer la compétitivité des économies
africaines. La compétitivité (ensemble d’institutions, de
politiques et de facteurs favorisant la productivité) est
la pièce maîtresse d’une croissance durable et permet
aux pays de s’acheminer vers une intégration réelle dans
l’économie mondiale.
L’indicateur de compétitivité mondiale, indice de performance établi chaque année par le Forum économique
mondial pour classer les pays, montre que les niveaux
de compétitivité varient considérablement d’un pays à
l’autre. Ces variations s’expliquent par le stade de développement économique, l’écart d’infrastructures physiques
et technologiques entre pays avancés et nombre de pays.
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